Araïk Haroutiounian, qui avait dirigé l’enclave séparatiste jusqu’à début septembre 2023, a été placé en détention. Il est soupçonné d’avoir « mené une guerre » et « engagé des mercenaires », « violant les principes humanitaires internationaux », a déclaré le bureau du procureur général azerbaïdjanais.
La veille, Erevan avait condamné les arrestations d’anciens dirigeants ou responsables du Haut-Karabakh, citant notamment le cas d’Araïk Haroutiounian sans préciser quand il avait été arrêté. Mais l’Azerbaïdjan n’avait pas encore confirmé cette information.
L’Arménie dénonce des interpellations « illégales » et « arbitraires » de Bakou parmi les rangs des anciens dirigeants du Haut-Karabakh. Les autorités d’Erevan ont regretté que « les forces de l’ordre de l’Azerbaïdjan continuent de mener des arrestations arbitraires », malgré les promesses de « respect des droits des arméniens » au Haut-Karabakh.
Un autre haut responsable de l’enclave, Rouben Vardanian, a été placé en détention provisoire fin septembre.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a appelé au respect de ses droits, tandis que ses enfants ont dit « craindre pour sa vie et sa santé ». Ils ont affirmé n’avoir aucune information sur ses conditions de détention.
Aliev absent du sommet de Grenade
Deux semaines après l’offensive éclair des forces azerbaïdjanaises qui a poussé la quasi-totalité de la population arménienne à fuir la république autoproclamée du Haut-Karabakh, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev était attendu pour un sommet en Espagne, censé apaiser les tensions régionales.
Mais à la veille de ce sommet, agacé par les marques de soutien européennes à l’Arménie, Ilham Aliev a fait savoir qu’il ne serait pas au rendez-vous. Dénonçant une « atmosphère anti-azerbaïdjanaise », il n’a pas jugé « nécessaire » de participer aux négociations dans ce format, a déclaré à l’AFP un responsable azerbaïdjanais.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui sera bien présent à Grenade, a exprimé sa déception.
Les autorités iraniennes ont reçu deux émissaires – arménien et azerbaïdjanais – pour répéter la position de l’Iran qui refuse tout changement de frontière dans la région du Caucase qui couperait l’accès de l’Iran à l’Arménie.
Il n’est pas question que l’Azerbaïdjan occupe le corridor de Zanguezour, le long de la frontière entre l’Iran et l’Arménie, ont affirmé les responsables iraniens, notamment le président Raïssi, en recevant séparément les émissaires arménien et azéri à Téhéran, écrit notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Le président Raïssi a ajouté que l’Iran ne permettrait pas une modification des frontières dans la région du Caucase. Son chef d’état-major a ajouté que l’Iran était prêt à envoyer des observateurs à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
L’Iran a par ailleurs proposé à l’Azerbaïdjan une voie de transit en territoire iranien qui permettrait à Bakou d’avoir un accès à la région du Nakhitchevan avec la construction d’une autoroute et d’un chemin de fer le long de la frontière entre l’Iran et l’Arménie. Selon certains médias, l’Azerbaïdjan pourrait tenter d’attaquer le sud de l’Arménie pour permettre d’avoir une continuité territoriale avec le Nakhitchevan et la Turquie. En proposant sa médiation et en soulignant son refus de tout changement de frontière, Téhéran essaie de faire baisser les tensions entre l’Arménie et l’Azerbzaïdjan pour éviter une nouvelle crise dans la région.
(Avec AFP et RFI)
Photo crédit : Daily Sabah



