« L’accord de la mer Noire s’est de facto terminé aujourd’hui », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que « dès que la partie [des accords] concernant la Russie sera satisfaite, la Russie reviendra immédiatement à l’accord sur les céréales ». Après avoir été prolongé à plusieurs reprises, cet accord doit expirer ce lundi 17 juillet et la Russie répète depuis des semaines que les conditions pour une nouvelle prolongation ne sont pas remplies.
Cet accord, conclu en juillet 2022 par la Russie et l’Ukraine après médiation de l’ONU et de la Turquie, est destiné à éviter une crise alimentaire mondiale en permettant les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire en toute sécurité malgré le conflit en Ukraine.
Les différentes parties informées de la décision russe
La Russie juge notamment que ses propres exportations de céréales et d’engrais sont entravés même si elles ne sont pas directement visées par les sanctions occidentales prises en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. La Turquie, l’Ukraine et l’ONU ont été notifiés de la décision du Kremlin, a indiqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. « La Russie a officiellement notifié les parties turque et ukrainienne, ainsi que le secrétariat des Nations unies, de son objection à l’extension de l’accord », a-t-elle déclaré à l’agence de presse publique TASS.
De son côté, l’Allemagne « appelle la Russie à rendre possible la prolongation de l’accord » sur l’exportation des céréales ukrainiennes, a déclaré la porte-parole adjointe du gouvernement allemand, Christiane Hoffmann, lundi à Berlin. Elle a exhorté Moscou à « ne pas faire supporter les conséquences de ce conflit aux plus pauvres de la planète ». « En outre, nous espérons que, à l’avenir, cet accord céréalier ne sera pas seulement à durée déterminée ou pour une courte durée, mais que l’on pourra exporter depuis l’Ukraine des céréales et de l’engrais sur le long terme », a-t-elle ajouté.
Les déclarations de Dmitri Peskov interviennent quelques heures après une attaque ukrainienne par drone naval qui a touché le crucial pont reliant la Russie à la péninsule annexée de Crimée, et tué deux civils. Le porte-parole du Kremlin a toutefois assuré que la décision de non-reconduction de l’accord et l’attaque n’étaient pas « liés », expliquant qu’ « avant même cette attaque, c’était la position du président Poutine ».
Avec RFI et Photo de credit : RFI



