En Russie, Evgueni Prigojine perd le contrôle de ses trolls

À première vue, rien n’a bougé. Malgré la mise au ban d’Evgueni Prigojine, contraint à l’exil en Biélorussie après sa révolte avortée, l’Internet Research Agency (IRA), cette usine à trolls qu’il a ouverte il y a dix ans, tourne toujours à plein régime. « Au cours des derniers jours, nous n’avons vu aucun signe d’affaiblissement significatif de l’activité de ses commentateurs », rapporte l’analyste russe « Antibot4navalny » (il tient à rester anonyme), qui suit l’activité de ces comptes sur Twitter. Aucun signe non plus d’une éventuelle bataille rangée entre des comptes favorables au président Vladimir Poutine et d’autres fidèles au fondateur du groupe Wagner. Ces trolls continuent d’opérer de concert avec le même objectif : défendre les intérêts du Kremlin.

Cette fidélité envers le pouvoir a cependant conduit un grand nombre d’entre eux à se retourner ouvertement contre leur créateur. Selon le média d’investigation Agentsvo, qui cite plusieurs experts, les premières critiques à l’encontre d’Evgueni Prigojine sont apparues sur les réseaux sociaux dès le mois de mai, en réaction à celles qu’il a formulées contre le ministère russe de la Défense. « À partir de la mi-mai, nombre de ces comptes ont clairement favorisé Prigojine dans une série de commentaires, tout en le critiquant dans d’autres, ou en cherchant à arbitrer le conflit », précise « Antibot4navalny » à nos confrères d’RFI.

 

 

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